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Croque la Vie au 19ème
Croque la Vie au 19ème
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3 mars 2013

...Charles GARNIER ...Architecte...

 

 

Jean-Louis-Charles Garnier, né à Paris le 6 novembre 1825 et mort à Paris le 3 août 1898, est un architecte français

garnier

Les légendes concernant son lieu de naissance et ses origines familiales furent nombreuses et tenaces. Ainsi, Charles Garnier naquit le 6 novembre 1825 non pas à Saint-Calais (Sarthe) comme l'a voulu une tradition écrite, mais à Paris, rue Mouffetard, dans l'actuel 5e arrondissement. (Cette confusion est due au fait que, enfant, il venait régulièrement passer ses vacances chez sa grand-mère installée à Saint-Calais qui y acquit deux maisons et un jardin situés proche de l'église, vers1838) Des amis intimes de Charles Garnier diffusèrent l'idée qu'il était issu d'une famille pauvre.  En réalité, son père d'origine sarthoise, s'était installé à Paris après avoir été forgeron, puis carrossier-charron ; il y monta une entreprise de location de voitures hippomobiles. En 1824, il s'était marié à Félicie Colle, fille d'un capitaine de l'Empire.

Après sa communion, Charles Garnier est envoyé dans un institut de Bellême (Orne), tenu par un ami de la famille, afin de parachever son éducation. De retour à Paris en 1838, il poursuit ses études scolaires puis prend des cours à l'école de dessin de la rue Racine. Comme beaucoup d'élèves-architectes du xixe siècle, la formation de Charles Garnier passe obligatoirement par l'enseignement dispensé dans les ateliers d'architectes. Il travaille dans l'atelier de J.-A. Léveil, mais ce dernier, criblé de dettes, est contraint de fermer son atelier. Après ce court passage de quelques mois, le jeune élève est formé chez Louis-Hippolyte Lebas. Il reçoit d'autre part un enseignement complémentaire à l'École des beaux-arts située rue Bonaparte à partir de 1842 ; il obtient le premier grand prix de Rome d'architecture en 1848. Le sujet de l'épreuve finale s'intitulait : « Un conservatoire des arts et métiers, avec galerie d'expositions pour les produits de l'industrie ».

Il fut pensionnaire de l'Académie de France à Rome du 17 janvier 1849 au 31 décembre 1853. Il fit de nombreux voyages en Italie d'abord, La Toscane, la Vénétie, Rome et la Sicile deux fois. En 1852 il effectua un long voyage en Grèce qui lui fournit le sujet de son envoi de quatrième année, présenté au Salon en 1853. Il visita la Grèce avec Edmond About et Constantinople avec Théophile Gautier et choisit de réaliser le relevé du temple d'Aphaïa à Égine où il insista sur la polychromie. Ce voyage de cinq ans dans la lumière méditerranéenne lui laissera un souvenir indélébile ; son goût pour la couleur et l’orient est une empreinte définitive. Son style sera caractérisé par ce goût de la polychromie et par la parfaite intégration des trois arts, l’architecture, la peinture et la sculpture1.

Il rentre à Paris le 17 janvier 1854 et souffre de troubles neurasthéniques assez graves qui dureront plus d’un an. Il sera hypocondriaque le reste de sa vie, se croyant toujours atteint de maladies graves qui ne dureront que le temps de ses inquiétudes.

Son prix de Rome lui vaut quelques nominations administratives, et fait quelques projets mineurs, avant de se lancer, en 1860 dans le concours de l’Opéra de Paris.

Le 6 janvier 1858, il épouse Louise Bary, née en 1836 dans une famille d’universitaires (4) sœur de son ami Arthur Bary, normalien, lié à ceux que Garnier a rencontrés à l’école d’Athènes lors de son périple oriental avec Théophile Gauthier. Ils auront deux enfants : Daniel qui ne vivra que 2 ans (1862-1864), et Christian dit Nino, qui succombera de la tuberculose à 26 ans (1872 – 1898) après son admission à l’école Centrale des Arts et Manufactures.


Il gagne le concours de l’Opéra en 1861, et commence une série de nombreux voyages pour visiter toutes les grandes salles d’Europe. Il prend des notes, fait des relevés sur l’espacement des sièges, le nombre de rangées, beaucoup d’études sur l’acoustique, sans parvenir à la fin à comprendre comment le son pouvait se maîtriser scientifiquement. Il fit beaucoup de remarques sur les lustres qui étaient au centre du volume de chaque grande salle, leur importance et leur situation faisaient apprécier ou, au contraire, de l'ombre à la qualité de l’architecture. La visite des carrières de pierres et de marbres font aussi l’objet de ces recherches pour choisir quelles textures et quelles couleurs entreraient dans son projet.

Le chantier est ouvert en août 1861, en novembre commencent les pieux de fondation. Le terrain est marécageux et les fondations seront difficiles. Il faudra 7 mois pour pomper la nappe phréatique. Les bâtiments voisins se construisent plus vite et Garnier a la surprise de constater qu’ils sont plus hauts que son Opéra. Il revoit sa façade et ajoute un attique pour qu’elle soit plus monumentale. Le chantier se déroule assez lentement, des difficultés de crédits, mais aussi des critiques de l’opposition. En août 1867 on découvre la façade éblouissante. Le chantier sera arrêté en 1870, par la guerre et en 1871 par la Commune. Garnier quittera Paris pour Menton à ce moment-là pour éviter la période difficile de la Commune. Sa carrière va devenir méditerranéenne. Il achète un terrain à Bordigherra et y construira sa villa l’année suivante. Le chantier reprendra après la Commune et à la suite de l’incendie de l’Opéra de la rue Le Peletier en 1873 les travaux s’accélèrent, on travaille jour et nuit.

L’Opéra de Paris est inauguré le 5 janvier 1875 par le Président Mac-Mahon. Garnier a 50 ans. Il est promu officier de la Légion d’honneur.

Garnier a une vie sociale assez intense. Il est chaleureux, il s’est fait de nombreux amis, et porte de l’intérêt à tous ceux qui l’entourent. Il écrit assez régulièrement des articles dans la presse, sur l’architecture, mais aussi sur les arts en général. Il veut aussi être écrivain. Dans sa carrière, ses publications sont nombreuses. Charles Garnier est reconnu comme écrivain. Il est membre de la Société des Gens de lettres en 1883.

Il est élu à l’Académie française en 1874, il prend le fauteuil de Baltard qui avait été son Directeur au début de sa carrière d’architecte de la ville de Paris.

Le train de Paris arrive en Italie, à Bordighera en 1871. La petite bourgade va se développer et devenir une station très recherchée par les riches hivernants européens, particulièrement les Anglais. Bordighera possède une palmeraie réputée, pour l’acclimatation et la production de palmiers dattiers. Garnier achètera les terrains contigus pour agrandir sa palmeraie.

Sa villa, très novatrice, est entourée d’un beau jardin avec une grande palmeraie. Elle n’est pas refermée sur un patio comme de nombreuses villas méditerranéennes, mais au contraire très ouverte avec une tour terminée par un belvédère. À partir de1873 il passera de longs mois d’hiver dans sa villa en Italie, pour la santé fragile de son fils, pour se reposer de la vie parisienne, mais aussi pour ses importants nouveaux chantiers, Ses amis viendront nombreux passer quelque temps en compagnie de sa famille.

En 1874, Il fera un plan d’aménagement urbain pour la ville de Bordighera et le projet d’une école. Construite en 1886, elle est devenue aujourd’hui l’Hôtel de Ville.

En 1876, Raphaël Bischoffheim, banquier et Administrateur des chemins de fer de la Côte d’Azur, futur mécène de l’Observatoire de Nice, lui commande une villa à Bordighera. Après plusieurs projets elle sera terminée en 1880. Elle est conçue dans un style semblable à la villa de Garnier.

Cette même année, François Blanc, Président de la Société de Bains de Mer de Monaco, lui passe commande d’une salle de concert pour 1879 et d’un casino pour 1881. La rapidité et la qualité de ses réalisations sont encore très impressionnantes aujourd’hui. La richesse de la décoration, avec beaucoup d’ors, veut attirer le joueur qui veut devenir riche. Elle est conforme au caractère d’un casino, récemment restauré, les ors brillent encore plus, ils entretiennent toujours le mythe de la fortune possible en quelques coups de chance.

En 1878, il construit à Paris le Cercle de la Librairie. Une commande suit : l’annexe de la librairie Hachette et une autre encore, l’immeuble de la famille Hachette, 195, Boulevard Saint-Germain.

En 1879, Garnier visite du terrain de 15 hectares, acheté par Bischoffheim pour construire le nouvel Observatoire de Nice sur le Mont-Gros. Son projet sera accepté en décembre, l’ensemble sera terminé en 1887. Bischoffheim a demandé à l’ingénieur Eiffel de concevoir une coupole mobile pour le grand équatorial de l’observatoire. Il propose donc une coupole « flottante », imaginée par Gustave Eiffel. Garnier connaissait Eiffel et avait défendu cette idée lors d’un concours pour l’observatoire de Paris, il acceptera donc cette disposition.

Le projet est un ensemble de bâtiments disposés dans un grand parc. Outre les lunettes, volumes majeurs du programme, une importante bibliothèque, des bâtiments pour les études, des ateliers, des magasins pour la maintenance de l’ensemble les habitations, les services généraux sont disposés selon un plan paysager. L’architecture n’est plus à la riche décoration mais correspond à la rigueur et à la grandeur du projet.

En août 1883, Garnier séjourne à Vittel où il participera à la construction du casino, de la salle à manger du grand hôtel et d’une chapelle. Il reviendra, en 1885, pour la fin des travaux fera jouer un « impromptu » de sa composition.

En 1889, l'architecte est promu au rang de commandeur de la Légion d’honneur.

Un autre grand chantier de Garnier : « l’histoire de l’habitation humaine ». 44 maisons seront construites sur le Champ de Mars pour l’exposition universelle de 1889, au pied de la tour Eiffel.

Grâce à sa notoriété, Charles Garnier est appelé à de nombreuses fonctions honorifiques, mais prestigieuses pour la plupart. Il est : . Architecte conseil pour l’exposition de 1889, . Vice-président du Conseil des Bâtiments civils, . Secrétaire du Comité de la Société des Artistes Français, . Membre du Comité du journal de l’Architecture, . Conseiller d’honneur de la Société Centrale des Architectes. . Membre de la Commission des Monuments Historiques.

En 1895, il est promu au rang de Grand-Officier de la Légion d’honneur.

À Bordighera, il n’est pas inactif. Il construit l’église Terrasanta, et participe à la restauration de l’église Santa Maria Maddalena. Il construit pour son fils la villa « studio » avec un grand atelier de dessin.

À Menton 2 villas lui sont attribuées. En 1882 Foucher de Careil, ambassadeur de France, ami de Ferdinand de Lesseps, lui aurait commandé la villa Maria Serena en bord de mer, et en 1892 la maison de famille, 81, Boulevard Garavan. Aucun document ne justifie ces attributions, mais le style de Garnier et ses bonnes relations avec les propriétaires le laissent supposer.

En 1895, il édifie le tombeau de Charles Odin, chanteur d’Opéra au cimetière Montmartre. Il semble que ce soit sa dernière Œuvre de Garnier. Il a fait de nombreux tombeaux durant sa carrière. Ceux de Victor Massé, et Jules-Laurent Duprato également au cimetière Montmartre, celui de Georges Bizet au cimetière du Père-Lachaise, le monument à la mémoire du Général Saget à Grandvilliers, la Chapelle funéraire de la famille Henraux au cimetière de San Miniato à Florence.

En 1898, il meurt d’un accident vasculaire cérébral. Il est enterré à Paris, au cimetière du Montparnasse.

Après la mort de son mari, Louise Garnier, réunira et classera, pendant vingt ans, tous ses documents pour présenter l’œuvre de Charles sous son meilleur jour.Elle lèguera à la Bibliothèque de l’École des Beaux-Arts, une grande partie de ses dessins, notes, caricatures et aquarelles ; les autres documents iront à la bibliothèque du Musée de l’Opéra. En 1903, la place Charles-Garnier, attenante à l'opéra de Paris, est nommée après lui en hommage.

 

 

garnier ii 

C'est Napoléon III qui décida la construction d'un nouvel opéra en 1860. C'est à 35 ans que l'architecte Charles Garnier, encore inconnu, remporte le concours lancé en 1861, face à 170 autres candidats.

Charles Garnier concevra l'opéra, mais également tout l'ornement. Sur la façade, quatre sculptures : la danse, la musique instrumentale, le drame lyrique et l'harmonie. Mais également des bustes, qui rendent hommage aux grands musiciens : Beethoven, Mozart, Halévy, Rossini et Mayerbeer.

L'inauguration se déroulera en 1875.

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